Séance photo allaitement en extérieur

Normaliser l’allaitement en public

Aujourd’hui je vous présente une séance allaitement toute particulière. Celle de Cindy et Violette, qui à cœur de se battre pour normaliser l’allaitement dans l’espace publique.

Je l’ai invités dans ce magnifique port ostréicole pour échanger avec elle autour de son expérience de l’allaitement à l’occasion d’une jolie séance photo au soleil.

Je vous laisser découvrir les images de ce doux moment partagé avec elles accompagné par les mots de cette femme forte et de son témoignage sur sa vie de maman allaitante.

Les mots de Cindy :

Peux-tu me raconter ton histoire avec l'allaitement ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir « choisi » l’allaitement. Je n’y ai même pas réfléchi en fait. C’était naturellement une évidence. La suite logique d’une grossesse et d’une naissance.

Allaiter ma fille me permet de la NOURRIR. Evidemment, la nourrir du lait le plus adapté à elle, mais aussi de la nourrir affectivement. Si l’allaitement est, pour moi, une suite logique de ma grossesse, c’est aussi une suite sécuritaire, pour elle, de sa vie intra-utéro. Elle retrouve la chaleur, l’enveloppement et l’odeur qu’elle connait (le lait maternel à une odeur similaire au liquide amniotique). Je la réconforte lorsqu’elle a peur ou qu’elle s’est fait mal. L’allaitement ce n’est pas juste un mode d’apport de nourriture mais c’est tout un ensemble de maternage.

Quel est ton ressentit quand tu allaites en public ?

Je ne me pose jamais la question de l’allaitement en public. On ne se lève pas un matin en se disant « tiens, aujourd’hui je vais donner le sein en public ». Mais dès que je ressens le besoin de ma fille, je lui donne, qu’il y ai du monde autour ou non. Des amis ou des inconnus. Cela ne change rien. Ma fille en a besoin à cet instant la, et je lui donne.

Il m’est arrivé de devoir donner le sein dans des boutiques et parfois, des personnes sont venues me proposer une chaise, ou un endroit au calme. Mais il m’est également arrivé de voir le regard offusquer d’une hôtesse de caisse et l’entendre dire à sa collègue : « Mais elle se croit au bar celle-là ?! On aura tout vu ! »

Le regard des gens change en fonction de l’âge de l’enfant. Allaiter un bébé de 2 mois, c’est souvent mignon. Allaiter un bambin d’un an ça dérange. Les gens semblent gênés de voir une maman allaiter un enfant de 12 mois. Pourtant, c’est toujours aussi pur que lorsque l’enfant à 2 mois. Il y a des remarques qui reviennent en permanence : « Tu vas l’allaiter jusqu’à 18 ans ? » « Je trouve ça malsain à cet âge-là ». Moi ce que je vois c’est qu’à 2, 12 ou 24 mois, mon bébé à des besoins de lait, de sécurité, d’affection et que lorsque je l’allaite, je réponds à tous ces besoins fondamentaux. Et c’est tout.

C’est assez éreintant de devoir justifier pourquoi j’allaite ma fille. Je continue d’expliquer mes choix car j’espère faire changer le regard sur l’allaitement et particulièrement sur l’allaitement non écourté.

Et dans ta relation avec les autres maman ?

Il y a une certaine bienveillance entre les mamans qui allaitent et un soutien mutuel. C’est une richesse de pouvoir échanger avec d’autres mamans qui comprennent et ne jugent pas. Pouvoir parler de ses difficultés avec d’autres personnes qui ne vous rétorquent pas « Bah arrête d’allaiter » lorsque l’on admet que parfois c’est très fatigant aussi.

J’ai fait don de plusieurs litres de lait au lactarium. C’est quelque chose d’essentiel dont on ne parle pas assez. Les bébés nés prématurément ne peuvent être nourris que par le lait maternel donnés. Les mères ayant accouché trop tôt n’ont souvent pas leur montée de lait immédiatement et le lait industriel n’est pas adapté à l’organisme de si petits bébés.

Pour conclure une belle citation que souhaite vous partager Cindy :

« L’enfant ne demande que 3 choses : la chaleur des bras de sa mère, le lait de ses seins, et la sécurité de sa présence. L’allaitement réunit les 3 »

Dr GANTLY DICK